Après l'émotion qui nous a saisi devant le sort tragique des victimes du terrorisme et du fanatisme, vient le temps de la réflexion.
Car au-delà de l’effroi, nous avons assisté à une attaque qui vise les champs d'activités des associations, leurs moyens d'intervention : une salle de spectacle, un
stade, ...
Cela ne doit pas nous intimider : nous ne pouvons abdiquer sur nos ambitions éducatives, ni sur nos principes.
Nos principes, oui, issus des Lumières, et qui animent les associations laïques : la démocratie, la solidarité, l'égalité, l'émancipation individuelle, la liberté de
pensée et de conscience. Ils font consensus au point d'être au fondement de notre société et de la République. Ils nous assurent la paix civile sans nous enfermer dans l'héritage du passé, car
ils autorisent la revendication d'une société plus ouverte, plus juste, sur la perspective d'une vie meilleure.
Les actions terroristes du 13 novembre, après celles du 7 janvier nous concernent comme citoyens, comme militants de la vie en société. En tant que responsables
d'associations laïques d'éducation populaire, nous ne pouvons céder au renoncement.
L'effarement ne nous interdira pas de poursuivre nos actions sans consentir à la tentation sécuritaire ; la violence ne nous empêchera pas de tendre la main
à ceux qui se sentent éloignés de nos principes ; le fanatisme, ne nous fera pas renoncer.
Camille Binder, 16 novembre 2015